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356" [i588] JOURNAL
prieres, menaces et promesses, ni les argumens de nos docteurs, ne purent seulement leur faire promettre d'aller à la messe; et convinrent qu'on n'avoit jamais vû femmes se deffendre si bien que celles-là, et de mieux instruites en leur religion.
Au commencement de février, au pays d'Armaignac, un gentilhomme huguenot du pays, et partisan du roy de Navarre, bien armé et accompagné, entra de force en la maison d'un sien voisin gentilhomme qui marioit sa fille, le tua, et tous les gentilshommes, au nombre de trente-cinq, qui étoient au festin. On disoit que ce carnage avoit été fait du consentement du roy de Navarre, qui étoit bien averti que sous couleur de nopces on y brassoit une entreprise contre sa vie. La vérité est que tous ceux qui y avoient été appellés étoient de la Ligue.
Le dimanche 21 février, le Roy, en la grande église de Paris, mit sur la teste de Pierre de Gondy, evêque de Paris, le bonnet rouge de cardinal que le Pape lui avoit envoyé.
Le lundy gras, dernier de ce mois, le Roy envoya en l'Université oster les armes aux écoliers qui avoient à la foire Saint-Germain fait infinies insolences.
En ce jour, le bonhomme de Halluin, sieur de Piennes (0, fut, en la cour de parlement, déclaré duc de Meignelers.
Le premier mars, le marquis de Belisle (0,-fils aisné
(-) Sieur de Piennes : Charles de Halluin, seigneur de Piennes. Sa terre de Maignelais ou Maignelers, qui avoit titre de marquisat, avoit été érigée en duché sous le nom de Halluin, par lettres patentes do mois de mars 1587. — (-)--« marquis de Belisle : Charles de Gondy, inarquis deBelle-Isle. Après sa mort, sa femme, Antoinette d'Orléans ' de Longuerille, se fit feuillantine à Toulouse.
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